Gif Atelier


L'atelier d'écriture de Gardanne se déroule au siège de l'AAI, 35 Rue Borely, 13120 Gardanne
chaque vendredi de 14h à 16h.
Pour contacter l'AAI utiliser l'adresse e-mail : aai.esj@wanadoo.fr ) ou téléphoner au 0442515299

L'atelier d'écriture de la Méjanes d'Aix se déroule chaque jeudi de 10h à 12h à la Mareschale, 27 avenue de Tübingen 13090 Aix-en-Provence (TEL : 04.42.59.19.71 - e-mail Ecrits.Alaai@gmail.com ) et aussi le premier lundi du mois (même heure, même lieu).

L'animation ci -dessous représente l'aspect avant tout ludique de cet atelier gratuit ouvert à tous. Du rire et de la légèreté...

dimanche 24 février 2013

Le fennec et le len-de-lel transcrit du Renard et des raisins de La Fontaine




Atelier du 22 février 2013

Consigne : réécrire la fable de La Fontaine : LE RENARD ET LES RAISINS
sous la forme d'un mono-vocalisme en « e » (c.a.d. sans a,i,o,u,y)
même histoire, même nombre de vers rimés … et si possible des vers isométriques.

Le fennec et le len-de-l'el1

Cette femelle de fennec,
Desséchée, le ventre en échec,
repère les len-de-lel, de sept mètres
élevés ; elle ne dépend ces spectres,
et ne becte. C'est bête... et c'est de l'excellent !
Elle peste, vexée d'être désespérée :
« Ce mets très vert, est des benêts, l'enflée denrée. »

Et de tels débectés émettent ce relent.



(Rolland Pauzin a légèrement modifié les deux premiers jets écrits en 90 minutes
et proposés par Brigitte et Christian Duvoy avec la participation de Florent C.
pour que les vers rimant entre eux soient isométriques)

Les deux premiers jets :

Cette femelle fennec
Desséchée, le ventre en échec
Repère le len-de-lel, élevé de sept mètres
Vexée, elle ne le prend ce spectre.
C'est bête, c'est de l'excellent !
Stressée de ne le prendre, elle peste :
« C'est très vert, c'est des mets de benêts lents,
Et les pelés de l'est s'en délectent. »

(proposé par Christian Duvoy)
__________

Cette femelle fennec
Desséchée, le ventre en échec
Repère le len-de-lel, ne le becte
Ce mets élevé de sept mètres et c'est bête
C'est de l'excellente denrée
Et elle peste, désespérée :
« Ce dessert est extrêmement vert, c'est l'excrément des benêts
Les bêtes des sentes s'en servent d’entremets. »

(proposé par Brigitte)
___________________
1Le len-de-lel (aussi écrit lendelel) est un cépage de la région de Gaillac.
C'est un raisin blanc. Le nom vient de l'occitan et signifie : « Loin de l’œil »



______________

Référence :

LE RENARD ET LES RAISINS (*) Jean de La Fontaine (publié en 1668)

Certain Renard gascon, d'autres disent normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille
Des raisins mûrs apparemment (1),
Et couverts d'une peau vermeille.
Le Galand (2) en eut fait volontiers un repas ;
Mais comme il n'y pouvait point atteindre :
Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.
Fit-il pas mieux que de se plaindre?

(*) Sources : Ésope (recueil Nevelet) et Phèdre (recueil Sacy) où la maxime était : "Le glorieux méprise ce qu'il ne peut avoir" !

(1) manifestement, de façon apparente et conforme
à la réalité.
(2) coquin, rusé

Autres versions de cette fable :

Benserade : Le Renard et les raisins.

Les plaisirs coûtent cher ! et qui les a tous purs ?
De gros raisins pendaient ; ils étaient beaux à peindre,
Et le renard n'y pouvant pas atteindre,
Ils ne sont pas, dit−il, encore mûrs.

Ce renard, dans le fond, était au désespoir.
On croit qu'il dit après, avec plus de franchise :
Les raisins étaient mûrs ; mais toujours l'on méprise
Ce qu'on ne peut avoir.

(Benserade – fables d'Ésope en quatrains 1678)
_________

Charles Perrault (1628- 1703) traduction des fables de Faeme

Le Renard et les Raisins.

Un Renard ne pouvant atteindre aux Raisins d'une treille, dit qu'ils n'étaient pas mûrs, et qu'il n'en voulait point.

Quand d'une charmante beauté,
Un galant fait le dégoûté,
Il a beau dire, il a beau feindre,
C'est qu'il n'y peut atteindre.

Charles Perrault (1699) traduction des fables de Faeme

origine : Fables d’Ésope - Traduction d’Émile Chambry - fable 32

LE RENARD ET LES RAISINS

Un renard affamé, voyant des grappes de raisin pendre à une treille, voulut les attraper ; mais ne pouvant y parvenir, il s’éloigna en se disant à lui-même : « C’est du verjus. »

Pareillement certains hommes, ne pouvant mener à bien leurs affaires, à cause de leur incapacité, en accusent les circonstances.
Fables d’Ésope - Traduction d’Émile Chambry ( traducteur du grec ancien , 1864 – 1938)

________

Traduction des fables d’Ésope réécrites en latin par Phèdre et traduite en français par Ernest Panckoucke, 1834

Livre IV FABULA III : VULPIS ET UVA (Phèdre 15 av. J.-C. à 50 de notre ère )

Famæ coacta vulpes alta in vinea
Uvam adpetebat, summis saliens viribus.
Quam tangere ut non potuit, discedens ait:
Nondum matura es; nolo acerbam sumere.
Qui, facere quæ non possunt, verbis elevant,
Adscribere hoc debebunt exemplum sibi.

FABLE III. Livre IV : LE RENARD ET LES RAISINS. (Panckoucke)

CERTAIN Renard, mourant de faim, convoitait des raisins qui pendaient d'une treille élevée. Il sauta de toute ses forces, mais il n'y put atteindre. « Ils ne sont pas mûrs, et je ne veux pas les cueillir pendant qu'ils sont verts, » dit-il en s'en allant.
CEUX qui méprisent ce qui est au dessus de leur portée, doivent prendre cet exemple pour eux.

mardi 19 février 2013

Texte sous forme de bégaiement

Le Baiser de Picasso - 1928

Atelier du 15 février 2013

consigne II - Texte sous forme de bégaiement

Ne vous lait


Ne vous laissez voulais du lait laissez pas c'est pas du laid
c'est pas guider par départ Guy guide en chemin
dévotion émotions des mots démolis,
ressenti émotif démoli le motif
gommée la maladie la phrase
gommée il l'a mal dit , il a mal, dit ?

(Brigitte)


Bébébégaiement


Ça vaut le coup
Cou
Coucou
Coup de cou
Cou coupé
Coupure de courant
Court circuit
Coup pour coup
Coupe
Coupe de ville
Coupe coupée
Coupe couleur
Coca-cola
Coco-coca
Coco-cocu
Cul cocasse
Casse cul
Casse-cou
Casserole
Cassandre
Casse-croûte
Casse-tête
Cou de Paul
Coupole
Bo-bo-bombardement
Bobo-bo-bo…

(Michel René Alix)


Vendredi 15 février


Vendredi.
Vendre et revendre le vent, le ventre, le ventre replet,
le ventre dit l'aventure de la devanture dure dure...
Vantardise d'un quint, d'un quinquet, d'un quinquina, d'un quintuplet.
Vantardise d'un quinze fait, d'un quinze félon, d'un quinze fielleux,
d'un quinze final, fétide, ferroviaire, félibre et libre à eux,
d'un quinze fiévreux
d'un quinze février

Et de vrille en vrille, de ville en ville, de vilain en vilain,
et de fil en vil être, être l'être, la lettre du hêtre, du dur être

Et de virée en virée, de virée en virement ils virent les Villepins, les vils lapins,
les vils épis, les vils képis, les vils qui épient, les vils épineux, et... Villepreux.

Tiens, le voilà le joueur de rugby à quinze qui finit par se montrer
en ce vendredi quinze février 2013.
Année de rugby cata-strophique.

(Rolland Pauzin)


références :
lien à écouter le Passionnément de Ghérasim Luca  :
Gherasim Luca récitant son poème PASSIONnement


Passionnément


pas pas paspaspas pas
pasppas ppas pas paspas
le pas pas le faux pas le pas
paspaspas le pas le mau
le mauve le mauvais pas
paspas pas le pas le papa
le mauvais papa le mauve le pas
paspas passe paspaspasse
passe passe il passe il pas pas
il passe le pas du pas du pape
du pape sur le pape du pas du passe
passepasse passi le sur le
le pas le passi passi passi pissez sur
le pape sur papa sur le sur la sur
la pipe du papa du pape pissez en masse
passe passe passi passepassi la passe
la basse passi passepassi la
passio passiobasson le bas
le pas passion le basson et
et pas le basso do pas
paspas do passe passiopassion do
ne do ne domi ne passi ne dominez pas
ne dominez pas vos passions passives ne
ne domino vos passio vos vos
ssis vos passio ne dodo vos
vos dominos d'or
c'est domdommage do dodor
do pas pas ne domi
pas paspasse passio
vos pas ne do ne do ne dominez pas
vos passes passions vos pas vos
vos pas dévo dévorants ne do
ne dominez pas vos rats
pas vos rats
ne do dévorants ne do ne dominez pas
vos rats vos rations vos rats rations ne ne
ne dominez pas vos passions rations vos
ne dominez pas vos ne vos ne do do
minez minez vos nations ni mais do
minez ne do ne mi pas pas vos rats
vos passionnantes rations de rats de pas
pas passe passio minez pas
minez pas vos passions vos
vos rationnants ragoûts de rats dévo
dévorez-les dévo dédo do domi
dominez pas cet a cet avant-goût
de ragoût de pas de passe de
passi de pasigraphie gra phiphie
graphie phie de phie
phiphie phéna phénakiki
phénakisti coco
phénakisticope phiphie
phopho phiphie photo do do
dominez do photo mimez phiphie
photomicrographiez vos goûts
ces poux chorégraphiques phiphie
de vos dégoûts de vos dégâts pas
pas ça passio passion de ga
coco kistico ga les dégâts pas
le pas pas passiopas passion
passion passioné né né
il est né de la né
de la néga ga de la néga
de la négation passion gra cra
crachez cra crachez sur vos nations cra
de la neige il est il est né
passioné né il est né
à la nage à la rage il
est né à la né à la nécronage cra rage il
il est né de la né de la néga
néga ga cra crachez de la né
de la ga pas néga négation passion
passionné nez pasionném je
je t'ai je t'aime je
je je jet je t'ai jetez
je t'aime passionném t'aime
je t'aime je je jeu passion j'aime
passionné éé ém émer
émerger aimer je je j'aime
émer émerger é é pas
passi passi éééé ém
éme émersion passion
passionné é je
je t'ai je t'aime je t'aime
passe passio ô passio
passio ô ma gr
ma gra cra crachez sur les rations
ma grande ma gra ma té
ma té ma gra
ma grande ma té
ma terrible passion passionnée
je t'ai je terri terrible passio je
je je t'aime
je t'aime je t'ai je
t'aime aime aime je t'aime
passionné é aime je
t'aime passioném
je t'aime
passionnément aimante je
t'aime je t'aime passionnément
je t'ai je t'aime passionné né
je t'aime passionné
je t'aime passionnément je t'aime
je t'aime passio passionnément

Ghérasim Luca - Le Chant de la Carpe, Ed. Le Soleil Noir 1973.

"La mort, la mort folle, la morphologie de la méta, de la métamort, de la
métamorphose ou la vie, la vie vit, la vie-vice, la vivisection de la vie" étonne, étonne et et
et est un nom, un nombre de chaises, un nombre de 16 aubes et jets, de 16 objets
contre, contre la, contre la mort ou, pour mieux dire, pour la mort de la mort ou pour
contre, contre, contrôlez-là, oui c'est mon avis, contre la, out contre la vie sept, c'est à,
c'est à dire pour, pour une vie dans vidant, vidant, dans le vidant vide et vidé, la vie dans,
dans, pour une vie dans la vie.

extrait de "Héros-Limite" Ghérasim Luca (1913-1994)

Jean Lescure enfin, à l'humour toujours subtil, a réussi avec ses « poèmes pour bègues » des petits chefs-d'œuvre de poésie ludique.

Ex. : « Au zénith un zeste de zéphyr faisait zézayer le zodiaque » (Jean Lescure).

Mon avis
Le jardinier bégaie vraiment
quaqua(train) pour bébè(gue)

V.O.
Sisi féfé pourpou voirvoir
silesil hensshenss hètt hètté
vovo cricri meumeu zursur
dédé monmon deudeu momor

V.D.
Sisyphe est fait pour pouvoir voir
si le silence en cet été
vaut vos cris, crimes, mesures sûres
des démons, mondes de mots morts.

Jean Lescure, Poèmes pour bègues.

Tableau : Le Baiser de Picasso - 1928

lundi 18 février 2013

homosyntaxisme


Cupidon et Psyché de J-L David (1748-1825)


Atelier du 15 février 2013  


Consigne I - homosyntaxisme : écrire un texte respectant l'ordre grammatical d'un texte de référence :

L'ordre donné (S:substantif, V:verbe et A:adjectif) est le suivant :
VVSSSSASSVVSSSVSASVSASSSSVVSSASSV 
(le titre ne suit pas cette règle)

Complainte contre des menuisiers


Venez, vociférons sur les menuisiers, artisans.
La population de Gardanne révoltée, les habitants du quartier les feront s'activer.
Leurs clients, amis, relations l'apprendront.
L’électricien consciencieux (quel homme!) travaille.
La voisine sympa, Corinne et Amélie, Matthias et son père écoutent et minimisent.
Céline et Marina compatissantes, Christian et leurs amis patientent.
(Brigitte)

Trakis l’Outremangeur


Manger, était pour l’homme à la peau d’ours, une question vitale.
Trakis l’Outremangeur épiait et courrait le monde, entre vallées et montagnes, cherchant sans répit, une pitance comestible.
Lièvres, renards et rongeurs de tous poils détalaient et se terraient dans les terriers et les troncs creux mais aucune cache, aucun abri ne lui résistait.
(Françoise K.)
________________

à la Saint Valentin


Venez voir à la Saint Valentin ces tourtereaux, ces ravis crédules.
En ce jour, les simplets s'admirent et fixent les yeux de leurs amoureux dont les prunelles regorgent de sucre visqueux.
Les mains caressent les cuisses molles et les rotules sous les tables.
Les langues de ces goinfres se lèchent et remplissent de bave les bouches bées.

Saint Valentin, casse-toi !
(Rolland Pauzin)

(note j'ai considéré que Saint Valentin était fait de deux substantifs 
si on considère qu'il n'en fait qu'un on ajoutera : "fête de la" devant Saint-valentin


________________

Référence :
Quatre exemples de textes écrits par Jacque Bens, Georges Perec, Duchateau et Lescure ayant le même ordre de noms, verbes et adjectifs durant une séance de l'OULIPO :


Textes de références :

L’ensemble suit la série : VVSSSSASSVVSSSVSVASASVS , dans laquelle :

Georges Perec :
Voyons voir : César, Auguste, Tibère, Caligula l’équestre ; Claude ; Néron qui jouait à
V V S S S S A S S V
ravir du violon, Galba, Othon qui précéda Vitellius lequel n’était pas borgne ; Vespasien le
V S S S V S V A S
polyurique ;Titus, qui précéda Domitien.
A S V S

Jacques Duchâteau, (1929 -?) :
Regardez, vous arrivez sur la place où les femmes, les enfants et les hommes endimanchés,
VVSSSSA
la curiosité de tout un peuple se montre. Vous reconnaissez un visage, un ami. Un souvenir
SSVVSSS
vous trouble. Votre expression s’altère. Bouleversée par la clameur grandissante de la
VSVASA
foule, vous fermez les yeux.
SVS

Jean Lescure :
j'ai vu l'Afrique l'Asie l'Europe l’Amérique absurde, les pôles et les mers, j'ai goûté aux îles, aux prairies, aux neiges. J'aime leur néant. Je vis une vaste mort, une épaisse destruction. Je désire l'ombre assise, la surdité des guerres, la rigolade des averses. J'aurai marché dans des soleils, des mers énormes, des bouillasse. Le jeux se font.

Jacques Bens :
Vous voyez, vous revenez dans la cité de vos ancêtres. Les toits des maisons basses, le ruisseau même vous accueillent, vous sourient. Le maréchal ferrant, la laitière, le quincaillier lèvent la tête, s'étonnent d'un si grand prodige, d'une merveilleuse aventure : vous rentrez au pays ! Cependant que le concierge mutilé de la campagne du Rif, les semonce.  

Tableau : Cupidon et Psyché de J-L David (1748-1825)

mercredi 13 février 2013

Briser la syntaxe - II


Atelier du 8 février 2013 - Nommer des verbes nouveaux

Frederic Dard : mon père San-Antonio


Consigne 2 : écrire un texte/poème qui utilise des noms à la place des verbes.
Donc un texte sans verbe mais utilisant des sujets et des noms qui doivent être pris comme verbes.

La seizième dimension


Il rouge clair que je ne brouette pas de distractions. Semblable au mouton qui Alphonse, je me total dans les galeries de pierre jusqu'à menton sur le sol, pris de vertige. Je me marina dans l'ombre d'une citerne ou au détour d'un couloir et je michel qu'on me françoise. Il y verre des terrasses d'où je me laisse tablette jusqu'à en chaler sanglant. À toute heure, je ciel à lune endormi, fermant les yeux et respirant puissamment. (Parfois, j'ai tableau réellement, parfois la couleur du jour picasso quand je choix les yeux.) Mais, de tant de jeux, je canal+ le jeu de l'autre Astérion. Je me figure qu'il nez me pif visite et que je lui horloge la demeure. Avec de grandes marques de politesse, je lui esgourde : « Maintenant, nous Saint Emilion dans une autre cour », ou : « Je te truelle bien que cette conduite d'eau te briquette bien », ou : « Maintenant, tu rolland cette citerne que le sable a ras bord ». Tu mouches comme picole la cave. Quelquefois, je me mitterande et nous canons tous deux de bon coeur.

(Christian Duvoy)

Le chien bolide ?

Il bolide, les oreilles au vent, tout à coup il truffe un lapin,
se statue aux aguets.
Le lapin peur vite dans le trou. La survie avant tout!
Un œil périscope, mince ! la statue dans l'attente.
Le chien découragé escargote vers sa niche
Le lapin soulagé demi-tourne vers son gîte
Le chien tournicote, les puces en avion décollées, il spirale dans sa niche.

Demain, il bolidera plus tôt, le lapin loin du trou ne chancera pas comme aujourd'hui !

(Brigitte)

Le facteur-paillasson



Mon facteur paillassonne devant ma porte depuis 5 bonnes minutes. Sa sacoche douleure son épaule. Il flûte de toutes ses forces mais je ne l’oreille pas, toute à mon rêve pas fini. Dépité, il clé ma boite aux lettres et passage son avis. Je nez l’origine du courrier : une vieille facture qui venime depuis des mois et insomnie les nuits de mon fournisseur. Mais mon compte en banque, en ce moment, rougeoie et abnègue à me délivrer le moindre sou.
Mon facteur peut s’attendre à paillassonner encore…

(Françoise K.)

Départ

En ce froid matin de printemps.
Je veste cet enfant déshérité qui fleuve ses joues blanches.
Je cheveux sa petite tête avec mes doigts et mon shampoing brûlant.
Je robinette d'eau son concombre boutonneux, pareil à un nez
et pierre ponce ses joues avec mon gant vigoureux.
Je le chaise. Je le casquette. Je l’accroche-cœur. Je le lumière de soleil.

Lui, banane légèrement son visage rougi. Patte ses yeux humides.

En un instant, sorti de la maison,
il se girafe vers la couleur chaude du ciel,
se cerise en douceurs acides mais chéries.

Puis un bruit de diesel vacarme une visite.
Une voiture doucemente ses roues vers nous et se pissenlit net devant notre jardin.
Un homme, au triste costume gris et à l'allure administrative, douille le cœur de l'enfant et mon ventre.
Ce vieux fusil, en ce froid matin de printemps,
le maniemente, le chaise dans l'auto repreneuse
et hélice ce navire des autoroutes
loin,
loin de ma main et de mes lèvres frustrées.

(Rolland Pauzin)


 Comment les Grecs et les Troyen ont guerré


Savez-vous comment ont guerré les Grecs et les Troyens ?

Ça a commencé quand se sont competités trois beautés. Venus, Artémis, et Hélène (fiancé du roi de Sparte, Ménélaus). Elles ont candidaté devant le jeune Paris, un Troyen. Paris a rubanné Hélène après l’avoir médaillioné et d’autres choses encore. Le beau couple a ensuite croisièré vers Troie.

Les deux déesses, se sont senti trahisonné et elles ont furibondé.
« Pourquoi m’a-t-on pas rubanné » s’est hurlementé Artémis ?
« Et pourquoi ne m’a-t-il pas médaillionné s’est griefé Vénus ?

De fil en aiguille, ce fut la cause du guérroiement de Troie.

(Michel René Alix)

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Référence :

Je rétrospecte pour bien me remettre dans l’œil les dédales de la prison. Ça vous chiffonne que je crée le verbe rétrospecter ? Faut pas, mes pommes, faut pas !

Ce qui manque à notre langage ce sont par-dessus tout des verbes. Le verbe c’est le ferment de la phrase, son sang, son sens, sa démarche. A partir de noms ou d’adjectifs, il est aisé d’en confectionner de nouveaux. Je vous engage tous (c’est aux jeunes que je cause, pas aux vieux kroumirs plus moisis que leurs manuels scolaires) à fabriquer du verbe pour que s’épanouisse notre langue. Ne vous laissez pas arrêter par la crainte de passer pour des incultes. Ce qui n’est pas français au départ le devient rapidement. Notre langue n’est pas la propriété exclusive des ronchons chargés de la préserver ; elle nous appartient à tous, et si nous décidons de pisser sur l’évier du conformisme ou dans le bidet de la sclérose, ça nous regarde ! Allons, les gars, verbaillons à qui mieux et refoulons les purpuristes sur l’île déserte des langues mortes !

D’ailleurs ça vient tout doucettement, ma marotte du néologisme. Un peu partout, on assiste à des naissances. Dans les films, dans les bouquins. Oh, c’est encore timide, mais y’a que le premier verbe qui coûte. Bientôt, on ne pourra plus prétendre que le verbe s’est fait cher. Le jour viendra qu’au bac on fera passer une épreuve de néologie. Coefficient mille ! La San-Antoniologie écrasera la philo, ridiculisera les maths. A bas Pythagore ! Il l’aura dans l’hypoténuse. On lui déniera le théorème. On le contestera, on le mettra en doute avant de l’oublier. Et tout ce qui subsistera de Samos, son pays natal, ce sera une marque de fromage.

© San-Antonio, Un Éléphant ça trompe, éd. du Fleuve Noir, Paris, 1968.
Frédéric Dard.



"Prendre corps" lu par des acteurs de la comédie française :





Prendre corps

Je te narine je te chevelure
je te hanche 
tu me hantes 
je te poitrine je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m'odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne tu m'enjambes 
tu m'insuportable
je t'amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte

je te tremblante
tu me séduis tu m'absorbes
je te disp u t e
je te risque je te grimpe
tu me frôles 
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m'effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens 
tu les crocodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t'invente
parfois tu te livres

tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je t'épaule je te vertèbre je te cheville
je te cils et pupilles
et si je n'omoplate pas avant mes poumons 
même à distance tu m'aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dents je te griffe
je te vulve je te paupières
je te haleine je t'aine
je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues et te veines

je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t'ombre je te corps et te fantôme 
je te rétine dans mon souffle
tu t'iris

je t'écris
tu me penses

Ghérasim Luca, « Paralipomènes » (La Fin du Monde)



Gherasim Luca : Prendre corps... tu m'absurde

  https://soundcloud.com/olive-dujardin/gherasim-luca-prendre-corps-tu


Tableau : Frederic Dard : mon père San-Antonio écrit par sa fille

dimanche 10 février 2013

Briser la syntaxe - I

Aimé Césaire au Panthéon



Atelier du 25 janvier 2013 – Briser la syntaxe I

1 - Consigne :

Écrire un texte court une quinzaine de lignes/vers qui commencent par : j'habite... ou j'habite le ridicule de... ou j'habite le rejet de... ou j'habite les habits des... etc.


Mon habitat


J'habite mon caleçon, mon pantalon, mes chaussettes, mes baskets, mon sweat-shirt*.

J'habite mon esprit, mes délires
J'habite mon être entre os et chair
J'habite ma casquette pour me protéger du soleil
J'habite mon parapluie
J'habite mes bêtises, mes détresses, mes angoisses
J'habite mes peines pour ne pas les dévoiler
J'habite mes haines

Enfin je ne sais pas vraiment où j'habite.

(Florent C.)

*(mon sweat-shirt est aussi mon sweet-shirt)

_______

Le syndrome du démarrage au diesel


J'habite l'incompréhension
J'habite dans la huitième dimension
J'habite dans l'imaginaire
J'habite surtout à l'envers
J'habite même pas peur
J'habite toujours à la même heure
J'habite prés d'un potiron
J'habite mais pas une maison
J'habite une conduite pépère
J'habite la lune j'espère
J'habite mais c'est un leurre
J'habite « ça compte pour du beurre »
J'habite plus que de raison
J'habite plein de passions
J'habite en me laissant faire
J'habite mais c'est pour plaire
J'habite dans la chaleur
J'habite mais j'arrive à l'heure

(Christian Duvoy)
_______

Le tirailleur sénégalais de Yabon Banania

J'habite une boite jaune aux couleurs rieuses
J'habite un chapeau rond et rouge et une chéchia au manchon de toile kaki
J'habite une banane aux dents blanches
J'habite l'odeur du chocolat d'un matin rose
J'habite le cliché de l'homme supérieur
J'habite votre onctueux et riche objet publicitaire

J'habite une guerre aux nuits pleureuses
J'habite une tête de troupes aux idées sombres
J'habite une tranchée aux funèbres crêpes noirs.
J'habite le pestiféré rat au poil ras
J'habite le vide de l'oublié
J'habite votre pauvre poubelle surmontée d'une croix

(Rolland Pauzin – écrit en dehors de l'atelier mais pour cet atelier)
Tirailleur sénégalais de Yabon Banania



_______

J'habite...


J'habite un nid de coton douillé
J'habite une cage dorée, une cage oppressante, une cage bancale,
une cage cassée, une cage ouverte

J'habite un lit de coton écorché
J'habite un balcon sans rampe
J'habite où le coton s'est envolé
J'habite l'écorchure restée, le vertige immense où il faut s'accrocher

Libre de choisir
J'habite le choix : trouver une voix.

(Brigitte)


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 J’habite la désillusion


J’habite la désillusion. Le monde, depuis que je suis né, est passé de mal en pire. Et l’on raconte des sornettes pour essayer de déguiser l’abîme vers lequel l’humanité s’avance.

La population, dit-on, va se stabiliser à dix milliards. C’est un peu comme dire que le soleil va s’arrêter de briller quand on aura suffisamment chaud.

Nous avons tout découvert en science, dit-on. Et pourtant la masse de l’univers cloche dans les calculs. Et le temps, lui-même, aurait quatorze milliards d’années malgré le fait apparent qu’il faut cinquante milliards d’années lumières pour traverser l’univers d’un bout à l’autre (sans dépasser la vitesse de la lumière).

Du temps ou je suis né, il y avait sur terre de quoi nourrir tous les humains. Maintenant les biologistes calculent la quantité d’insectes qu’il faudra pour nous nourrir tous en cinquante ans.

De mon temps, on comptait tous les gens. Aujourd’hui seulement les trentenaires sont valables. Seulement les héritiers de fortunes particulières. Seulement les candidats de l’ENA.

Vive le nouveau monde de l’avenir ! Et heureux ceux comme moi qui ne vont pas y être.

(Michel René Alix)

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Extrait de "J'habite une blessure sacrée"

J’habite une blessure sacrée
j’habite des ancêtres imaginaires
j’habite un vouloir obscur
j’habite un long silence
j'habite une soif irrémédiable
j'habite un voyage de mille ans
j'habite une guerre de trois cent ans
j'habite un culte désaffecté
entre bulbe et caïeu j'habite l'espace inexploité
j'habite du basalte non une coulée
mais de la lave le mascaret
qui remonte la calleuse à toute allure
et brûle toutes les mosquées
je m'accommode de mon mieux de cet avatar
d'une version du paradis absurdement ratée
-c'est bien pire qu'un enfer-
j'habite de temps en temps une de mes plaies
chaque minute je change d'appartement
et toute paix m'effraie


tourbillon de feu
ascidie comme nulle autre pour poussières
de mondes égarés
ayant craché volcan mes entrailles d'eau vive
je reste avec mes pains de mots et mes minerais secrets
j'habite donc une vaste pensée
mais le plus souvent je préfère me confiner
dans la plus petite de mes idées
ou bien j'habite une formule magique
les seuls premiers mots
tout le reste étant oublié
j'habite l'embâcle
j'habite la débâcle
j'habite le pan d'un grand désastre"
j’habite souvent le pis le plus sec
du piton le plus efflanqué -la louve de ces nuages-
j’habite l’auréole des cétacés
j’habite un troupeau de chèvres tirant sur la tétine
de l’arganier le plus désolé
à vrai dire je ne sais plus mon adresse exacte
bathyale ou abyssale
j’habite le trou des poulpes
je me bats avec un poulpe pour un trou de poulpe
...

A. Césaire -  "J'habite une blessure sacrée" dans "Moi, laminaire"


14-SOLDE
Pour Aimé Césaire

J'ai l'impression d'être ridicule
dans leurs souliers
dans leur smoking
dans leur plastron
dans leur faux-col
dans leur monocle
dans leur melon
J'ai l'impression d'être ridicule
avec mes orteils qui ne sont pas faits
pour transpirer du matin jusqu'au soir qui déshabille
avec l'emmaillotage qui m'affaiblit les membres
et enlève à mon corps sa beauté de cache-sexe
J'ai l'impression d'être ridicule
avec mon cou en cheminée d'usine
avec ces maux de tête qui cessent
chaque fois que je salue quelqu'un
J'ai l'impression d'être ridicule
dans leurs salons
dans leurs manières
dans leurs courbettes
dans leurs multiples besoins de singeries
J'ai l'impression d'être ridicule
avec tout ce qu'ils racontent
jusqu'à ce qu'ils vous servent l'après-midi
un peu d'eau chaude
et des gâteaux enrhumés
J'ai l'impression d'être ridicule
avec les théories qu'ils assaisonnent
au goût de leurs besoins
de leurs passions
de leurs instincts ouverts la nuit
en forme de paillasson
J'ai l'impression d'être ridicule
parmi eux complice
parmi eux souteneur
parmi eux égorgeur
les mains effroyablement rouges
du sang de leur ci-vi-li-sa-tion

(pigments, éditions Présence Africaine)
de Léon-Gontran Damas

Tableaux : Aimé Cesaire entrant dans son Panthéon et publicité de Yabon Banania


lundi 4 février 2013

Terine mathématique

Jheronimus Bosch 1450 - 1516 /  Adoration de l'Enfant



Atelier du premier février 2013

Exercice 3/4 - écrire une terine à la Queneau utilisant des chiffres et termes mathématiques
Poème au format suivant : ABC CAB BCA où A B et C sont les mots finaux.

Si je suis ton demi
toi tu es ma moitie
allons faire un bébé

qu'il est beau ce bébé
il n'est pas réussi qu'à demi
il fait bien deux moitiés

allez, viens ma moitié
promenons ce bébé
qui ne dort qu'à demi

(Brigitte)

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Terine mathématique

Deux amoureux se regardaient entre quat'-z-yeux
mais leur unique enfant comme une Madeleine
pleurait dans le miroir d'un local des 4'zarts.

Ces deux beaux tourtereaux adoraient tant les arts
qu'un irradiant soleil reflétait dans leurs yeux
les souvenirs de Proust au goût de madeleine.

La fille – pauvre enfant du nom de Madeleine – 
passionnée par les maths et réfractaire aux arts
comptait les gouttes d'eau qui tombaient de ses yeux.

(Rolland Pauzin)


Numérologie


1, 2, 3 … Terine

Vive le mariage à huit
Et les rencontres à sept
Pour échangistes sans complexe

Ce qui devient très complexe
Hexadécimale, voire huit
Septadécimale, voire sept

Comment divise-t-on huit par sept ?
Sans qu’il en reste un qui ait un complexe ?
Et les autres qui s’en font à sa tête ?

4, 5, 6

Trois pelés et un tondu (une histoire vraie)

Madame X m’introduisit à ses deux maris à l’occasion d’une rencontre de salon. Les deux gaillards, à l’allure de bûcherons, me serrèrent agréablement la main, doux comme des gros matous.

Puis elle m’invita bruyamment à la rejoindre au second étage dans la salle de bain.

Je fis un clin d’œil interrogatif à ma copine, qui répondit en soulevant l’index et le balançant de gauche à droite plusieurs fois. C’était bon pour deux mais pas pour trois, ou bon pour trois mais pas pour quatre.

Trois pédés et une toison. Jamais deux sans trois. Mais jamais quatre sans l’approbation de ma copine !

7,8, 9

Trois fait bon ménage ; voyons, un ménage à trois. Un et un et un. En nombres latins, trois piliers relevant un temple. Un temple du troisième age. En nombres arabes, un gros nez et un gros menton ou peut-être une paire de fesses bien rondes. (Et pourtant les fesses, personne n’en a trois.)

10, 11, 12

Venez jouer sur ma grande pelouse
Ou nous ferons tous une belle partouze
Sans toutefois oublier d’inviter Toulouse

(Michel René Alix)


Historique de la terine venant de la sextine:

La sextine inventée au XIIIe siècle par le troubadour Arnaut Daniel et utilisée par Dante et Pétrarque, a été employée, jusqu’à nos jours par de nombreux poètes. On choisit d’abord six mots-clefs ne rimant pas. Le poème se compose de six strophes de six vers, qui se terminent par un des six mots-clefs.

Prenons pour mots-clefs :  un, deux, trois, quatre, cinq et six, finissants les vers de la première strophe. Et la règle de permutation permettant de passer à la strophe suivante donne :
Strophe I : Un Deux Trois Quatre Cinq Six
Strophe II : six un cinq deux quatre trois
Pour les mots-clefs de la strophe III, on procède par permutation de la même manière à partir de la strophe II. Le même principe permet enfin d’écrire successivement les strophes IV, V et VI.
Nota : si l’on écrivait une septième strophe en appliquant la même transformation de l’ordre des mots-clefs, on obtiendrait l’ordre de départ : un, deux, trois, quatre, cinq, six.

La n-ine, qui généralise la sextine, est un poème de n strophes (n étant un nombre entier), chaque strophe a  n vers, chaque vers de chaque strophe doit se terminer par un mot-clef différent. On se donne n mots-clefs qui terminent les n vers de la première strophe. Dans la seconde strophe le premier mot-clef vient à la place 2, le deuxième à la place 4, et ainsi de suite (en multipliant par 2 tant que possible). Les places manquantes sont alors remplies par les autres mots en revenant en arrière
(ici dans la quinine le troisième mot remplit le plus grand nombre impair cad 5, puis le quatrième mot le nombre impair précédent : 3 et enfin le cinquième se retrouve en première ligne)
Exemple : quinine (n=5)
Strophe I : 1 2 3 4 5
Strophe II : 5 1 4 2 3
Strophe III : 3 5 2 1 4
Strophe IV : 4 3 1 5 2
Strophe V : 2 4 5 3 1

Dans une n-ine, deux strophes distinctes ne peuvent pas avoir la même disposition. Supposons ainsi qu’on essaye d’écrire une 4-ine (ou Catherine). On a successivement :
Strophe I : 1 2 3 4
Strophe II : 4 1 3 2
Strophe III : 2 4 3 1
Strophe IV : 1 2 3 4
La strophe IV ayant la même disposition que la strophe I, on ne peut composer de quenine de 4.
Les nombres entiers pour lesquelles la n-ine (quenine) existe se nomment nombres de Queneau.

La n-ine de 3 s’appelle terine. elle a trois strophes de trois vers se terminant chacun par un des mot-rimes choisis suivant l’ordre
strophe 1 : 1 2 3 ; strophe 2 : 3 1 2 ; strophe 3 : 2 3 1

Machaut chantait que sa fin
Était son commencement,
Et le contraire. Au milieu,

Rien qui dise qu’un milieu
trouve en entre deux sa fin,
l’an de son commencement.

Bouge le commencement
qui passa par le milieu
comme y eut passé la fin.

Voir le site de l'OULIPO pour plus d'explications et d'exemples.

Tableau : Jheronimus Bosch 1450 - 1516 /  Adoration de l'Enfant