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| Picasso : Buffet Henri II et chien dalmatien - 1959 |
Atelier du vendredi 21 Juillet
Consigne : micro-nouvelles sur un
des thèmes proposés. (chien/niche)
Ma copine
Au printemps, elle et moi, nous
amusons dans le pré, sous la ferme. Une seule chose vient gâcher ce
plaisir, c'est mon père qui, après sa bouteille de midi, vient
titiller le chien avec sa fourche. Ce pauvre animal gémit. Je ne
voudrais pas que ma copine croit que je suis comme lui. Je ne peux
plus supporter tout ça, je monte le talus, lui prend la fourche.
Quand le chien la voit bien enfoncée
dans le bide de mon père, qu'est-ce qu'il remue la queue !
(Brigitte)
La journée du maître
Le 8 mars, je nourris cette chienne
battue. On sentait qu'elle avait vécu dans la peur. À chaque
instruction que je lui donnais, elle baissait les yeux et léchait sa
gamelle presque vide. Elle me respectait. Plusieurs fois je me suis
assis devant elle et je pus reposer mes pieds sur son dos sans
qu'elle ne bronchât. En tant que tabouret, elle était parfaite.
Vers 11 heures, elle essaya d'ouvrir
sa gueule. Avait-elle vu un passant ? Se rebellait-elle alors
que mes ordres n'étaient pas difficile à suivre ? Je ne le sus
jamais, car j'avais aussitôt décidé de lui mettre une muselière
et de vivre dans un silence paisible. Et puis, une petite correction
physique sur son arrière-train lui fit du bien aussi.
Quelques minutes plus tard, je
raccourcis sa chaîne afin qu'elle ne puisse plus sortir entièrement
de sa niche. Pour que la sanction ne soit pas trop sévère pour
cette dalmatienne affamée, je lui avais donné un bol de lait
qu'elle lapa avidement.
Mon meilleur ami trouvait que j'étais
très dur avec elle, mais il se trompait. Le soir-même elle me
demanda en mariage. J'ai accepté, bien sûr, nous nous entendions si
bien.
(Rolland Pauzin)
Rita
On l'appelait Rita, comme sa chienne.
Après tout, il ne lui avait pas fallu que quelques années pour en
arriver là.
De la porte de son mari à celle de sa
chienne, elle déprimait à longueur de journées. Elle était passée
du petit café matinal au double whisky sec, à toute heure de la
journée. Passant du comptoir de son bar de son quartier au banc
devant chez l'épicier.
Je l'ai retrouvée écrasée sur les
pavés. Le chauffeur de bus, l'avait confondue avec un dos d'âne et
l'avait écrasée sans s'en inquiéter.
(Florent C)
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